Le fond de la Méditerranée.

En novembre 1986, des plongeurs ont localisé sur le fond du golfe de Naples une zone d'eaux chaudes, avec des faibles émissions de gaz et des roches de lave de formation relativement récente. Il s'agit d'une bouche latérale éruptive du système Vésuvien. La nouvelle ( à l'époque) a suscité l'intérêt du public mais n'a pas étonné les scientifiques. Tout le bassin méditerranéen est sujet à une activité volcanique intense, et les catastrophes y sont malheureusement fréquentes. Le phénomène le plus terrible, plus effroyable encore que la destruction de Pompéi, enfouie sous les cendres du Vésuve, eut lieu vers 1400 avant Jésus-Christ. quand le volcan de l'île grecque de Théra ( Santorin) explosa et fut envahi par la mer. Le raz de marée qui s'ensuivit détruisit la Crète et sa brillante civilisation. Nous savons que les phénomènes volcaniques se produisent généralement le long des lignes de contact entre les plaques dont est composée la lithosphère. Or en Méditerranée, cinq plaques se rencontrent ( Afrique, Ibérie, Europe, Apulie et Egée). Dans la partie orientale de la Méditerranée, le mouvement entre les plaques est toujours très actif. La plaque africaine avance vers le nord et s'enfonce sous celles, plus légères, qu'elle rencontre sur son chemin. L'île de Crète, à certains endroits, a gagné 10 mètres depuis l'époque romaine. Sur le fond de mer, il existe des traces évidentes de cette pression entre les plaques: une chaîne de montagneuse ( dorsale) d'environ 2000 km de longueur, qui va des Pouilles, en Italie, jusqu'à Chypre, bordée au nord par une série de fosses qui approche 5000 mètres de profondeur. Dans quelques millions d'années, le mouvement des plaques aura amené la Crète à proximité des côtes libyennes créant une nouvelle chaîne côtière.