Homo.

Pour notre châtiment, le destin nous a fait
Donner en pâture
A la race inguérissable des Humanoïdes
Qui est source de rire et plus souvent d'effroi.
ici les ethnies et les classes s'effacent.
C'est à nu que s'y révèle
L'homme. De hiérarchie point de trace visible sinon
Pour les médiocres biens entre nous partagés.
En fait, il y a ici d'orgueilleuses  et riches personnes,
devant lesquelles on se prosterne.
Un tel possède un couteau, tel autre un flacon de parfum,
Un troisième à du fil, un autre encore un stylo.
Découverte sidérante, au fond de notre dénuement,
Dans la cale d'un vieux rafiot fendu,
Un bout de journal ou un morceau de fer-blanc
Fait que nos barbes confondues tressaillent de joie.
une poignée  de livres émerge du naufrage.
Je lis Zarathustra,
Mon voisin l'évangile, Courage à revendre
A ceux qui habitent en ville et dorment dans des draps.
deux fois la semaine on vient distribuer l'opium.
Les cuivres alors résonnent,
La chorale des esclaves joue sans arrêt
Des pièces de Brahms et Schubert sur des boîtes à gâteaux en bois.